Article publié le 1er décembre 2025 par Chloé Pouliot, Le Soleil.

La logistique derrière la fabrication de produits textiles au Québec devient un poids pour Lasclay. Alors que sa collection s’agrandit, le fondateur ouvre peu à peu ses horizons vers la Tunisie.
Fondateur de Lasclay, Gabriel Gouveia n’est pas prêt à renoncer complètement à la fabrication locale, qui fait partie de l’ADN de l’entreprise depuis ses débuts en 2020. Il fait actuellement affaire avec un manufacturier en Beauce, en plus de confectionner en partie des items dans son propre atelier.
«On continue de faire la plupart de nos produits au Québec. On continue d’acheter de l’asclépiade au Québec, puis on continue à la transformer ici», lance-t-il au Soleil, qui l’a rencontré dans ses installations de 10 000 pieds carrés en plein cœur du quartier Limoilou.

Celui-ci mise sur le potentiel de la soie d’asclépiade. Il bourre, entre autres, des mitaines, des foulards et des sacs à lunch de cet isolant écologique qui pousse sans trop d’effort au Québec.
«Avec à peine 300 kg d’asclépiade, soit le 1/5e de ce qu'un seul cultivateur d'asclépiade moyen peut produire (il y en a 25 au Québec), on a fait à peu près un million de chiffre d’affaires cette année», se réjouit le jeune entrepreneur.
Puisque l’isolant naturel est issu d’une culture locale, M. Gouveia s’était donné pour objectif de concevoir et fabriquer ses produits de A à Z en sol québécois. Ce dernier note toutefois que la logistique derrière cette fabrication commence à peser.
«On peut tomber dans un autre piège de l’asclépiade. C’est fait au Québec, donc on doit tout faire au Québec», remet-il en cause.
Un manteau qui change tout
Avec le désir d’ajouter un manteau ainsi qu’une veste sans manche garnis d’asclépiade à sa collection, la question s’est posée.
«C’est cool le manteau, mais si c’est un parka fait au Québec vendu à 1000 $... Combien de gens vont tester et se dire que l’asclépiade est chaude?», s’est demandé celui qui veut démocratiser ce matériau encore méconnu des consommateurs.
Un manteau qui change tout
Avec le désir d’ajouter un manteau ainsi qu’une veste sans manche garnis d’asclépiade à sa collection, la question s’est posée.
«C’est cool le manteau, mais si c’est un parka fait au Québec vendu à 1000 $... Combien de gens vont tester et se dire que l’asclépiade est chaude?», s’est demandé celui qui veut démocratiser ce matériau encore méconnu des consommateurs.

Tandis que la coquille des survêtements est fabriquée en Tunisie, les coussinets amovibles qui s’insèrent à l’intérieur du manteau et de la veste sont quant à eux fabriqués dans son atelier.
«On a le bénéfice de pouvoir accélérer la production, réduire les coûts et offrir un manteau à 300 $, ce qui est du jamais-vu dans l’asclépiade», indique-t-il, soulignant que la décision n’a pas été facile à prendre.
L’entrepreneur est conscient que ce virage ne fera pas que des heureux.
«C’est possible de l’on perde des gens. C’est inévitable.»
— Gabriel Gouveia, fondateur de Lasclay
Une partie des doutes s’est toutefois dissipée, alors que près de 200 manteaux ont trouvé preneur en 24h lors d’une prévente le 31 mai dernier.
Répondre à la demande
Ce transfert de production est loin d’être parfait, avance le fondateur de Lasclay.
«Ici, on a tout l’équipement qui permet d’avoir une idée, puis de la matérialiser en moins d’une semaine et de livrer le produit. Ça change le timeline», souligne celui qui doit s’ajuster à ces nouveaux échéanciers.

Reste que Gabriel Gouveia a l’intention de reproduire l’expérience avec d’autres produits en développement, que ce soit des sacs de couchage, de la literie et des pantoufles. La réflexion se poursuit également pour d’autres accessoires actuellement fabriqués ici.
Car, chaque l’automne, alors que ses ventes grimpent à un sommet, le fabricant fait face à un mur en raison d’un manque de stock. La saisonnalité de sa gamme et la difficulté à répondre rapidement à la demande sont au cœur du défi.
«Chaque fois, je n’ai pas le temps de réagir. [...] Il y a tout le temps une place où ça bouchonne. C’est le beau problème qu'on vit chaque année depuis cinq ans», glisse-t-il.

Avec l’ambition de produire à plus grand volume et à des prix abordables, la fabrication en sol québécois, dit-il, a également ses limites. D’autant plus que l’entrepreneur veut pousser la porte de détaillants au Canada, mais aussi en Europe.
«On a de belles marges pour faire du commerce en ligne, mais les marges ne sont pas suffisantes pour vendre au détail. On doit travailler là-dessus», se promet-il.
LASCLAY EN BREF
- Fondé en 2020
- Plus de 40 produits inspirés de l’asclépiade
- Équipe de six talents
- Dix points de vente au Canada
- Près d’un million de chiffre d’affaires