À quand les manteaux Lasclay?

Depuis nos débuts, des dizaines de fois par semaine, cette question revient.

Chaque fois, nous répondions les mêmes choses:

"Peut-être un jour, mais pas tout de suite!"
"Nous nous concentrons sur les petits accessoires pour faire connaître les pouvoirs de l'asclépiade à un plus grand nombre. La stratégie des bas de laine de mérinos, quoi!"

Eh bien, notre réponse a maintenant changé. Nous avons commencé à développer, il y a plus d'un an, un premier manteau d'asclépiade et une veste sans manche, des produits tout à fait uniques en leur genre.

Quand on dit premier, on parle pour nous... Parce qu'il y en a eu des manteaux d'asclépiade disponibles sur le marché dans le passé. Est-ce qu'ils ont fait bonne réputation à l'asclépiade?

Oui... et non.

Très chauds et légers comme la plupart des produits isolés avec cette fibre, ils ont été appréciés de leurs utilisateurs mais n'ont néanmoins pas réussi à percer le marché. Que ce soit les parkas Quartz à 1000$ ou encore les doudounes Atypic à plus de 500$, peu d'unités ont été vendues, les deux produits ont été discontinués et on a finalement perdu de belles opportunités de faire percer l'asclépiade. Une série de décisions, logiques ou non, ont accolé une étiquette à cette matière. Les gens ont fini par se dire "Eh bien, l'asclépiade, je ne saurai jamais si c'est chaud, c'est trop cher, c'est un produit de luxe".

Nous l'avons toujours dit: une plante qui pousse dans les craques de trottoir en plein centre-ville, qui est si abondante, ne devrait pas être mise en marché comme un produit hors de prix dont on maintient artificiellement la rareté. Nous devons la développer, l'industrialiser responsablement et la démocratiser. C'est une richesse collective à laquelle tout le monde devrait avoir accès.

Mais comment y arriver, avec l'impasse qui se trouve au cœur du grand projet de société qu'est l'asclépiade au Québec? 

Parce que oui, il y a une sorte d’impasse, un paradoxe dans le développement de la filière de l’asclépiade et en toute bonne foi, c’est peut-être ce qui a rendu les manteaux d’asclépiade du passé aussi chers.

D’un côté, nous avons une matière cultivée au Québec, qui a un fort potentiel industriel et environnemental mais qui est toute nouvelle et peu développée technologiquement. On la transforme au Québec, on la fait connaître en apprenant à l’apprivoiser mais pour cela, nous n'avons pas vraiment le choix de commencer par tout faire localement et de faire de petits accessoires minimalistes, pour garder les prix aussi abordables que possible et créer du momentum.


De l’autre côté, l’industrie textile a été délocalisée à l'internationale depuis 40 ans et est très moribonde en Amérique du Nord. Ce n’est pas seulement une question de différences de salaires, contrairement à croyance populaire: L’expertise et la main d'œuvre sont devenues rares ici, certaines machines spécialisées n’existent même plus ou n’ont jamais existé ici. Il s’en est passé des choses depuis 40 ans et la production textile mondiale est désormais très en avance sur nous: les robots, les usines connectées, l’internet, etc.!

Donc ceux qui ont essayé de produire un manteau d’asclépiade dans le passé ont été confrontés à deux options tout aussi désagréables l’une que l’autre:

1. Expédier de l’asclépiade à l’autre bout du monde pour qu’elle revienne ici (le marché principal) sous forme de produits finis: un total non-sens commercial et environnemental.


2. Fabriquer localement un produit technique, complexe et demandant en main d'œuvre dans les conditions énumérées plus haut, faisant exploser les coûts et limitant les options au niveau de la qualité de finition du produit.

Nos prédécesseurs, ont choisi la deuxième option, avec les résultats mentionnés plus haut...

Mais est-ce que les choix se limitent vraiment à cela? Ou bien avec un peu de créativité, on pourrait trouver un entre-deux?
C'est la question que nous nous sommes posés et qui a mené à un bond en avant aussi inattendu qu'ingénieux.

Et si on faisait chaque étape d'un manteau d'asclépiade au meilleur endroit possible, quel qu'il soit? Si la couture coûte trop cher au Québec pour un produit de ce genre, est-ce qu'on pourrait la faire ailleurs et garder tout ce qui concerne l'asclépiade ici? 

Après tout, le plus grand bénéfice de l'industrie de l'asclépiade québécoise est sans contredit le maintien des plantations qui soutiennent tellement de biodiversité, incluant les papillons monarques menacés. Nous y croyons fermement, et pensons honnêtement que cette mission justifie quelques compromis.

Une idée révolutionnaire est ainsi née: Un manteau comportant des coussinets isolants amovibles fabriqués au Québec, insérés dans une coquille préassemblée ailleurs dans le monde, là où l'expertise et la technologie se trouve. Ces coussinets d'asclépiade amovibles, un peu comme avec notre tuque de ville, permettent de s'adapter aux températures changeantes des quatre saisons: on met l'asclépiade lors des températures glaciales de l'hiver, on l'enlève en tout ou en partie quand le printemps arrive et que le temps est plus doux! 

Le concept accroît aussi la durabilité du manteau (on peut ne changer que l'isolant s'il se dégrade après quelques années) et permet de dénouer une impasse commerciale qui a plombé les projets de manteaux d'asclépiade dans le passé (voir plus bas). 

 

Notre concept d’isolant amovible sort l’asclépiade de cette impasse: on garde ici la production d’isolant d’asclépiade pour laquelle nous avons développé une expertise unique, en plus de pérenniser les cultures d’asclépiade tellement bénéfiques pour l’environnement. Nous propulsons cet impact positif en fabriquant ailleurs les portions impossibles à faire ici, pour lesquelles nous ne sommes pas compétitifs. 

 

Pour plus de détails sur ce projet, voici également une petite vidéo l’expliquant davantage. Je l’ai produite dans le cadre de la Bourse Première Ovation Design, que j’ai obtenu à titre personnel afin de développer ce projet.

 

https://drive.google.com/file/d/12DPYkN9IeGNY0EiwPxiDgLS5O2ryRX1j/view?usp=sharing

 

Pourquoi cette prévente est cruciale pour l'avenir de Lasclay et de l'asclépiade?

 
Cette prévente représente bien plus qu'une simple opportunité d'acquérir des manteaux à prix réduit. Elle est littéralement essentielle pour l'avenir de Lasclay et de l'asclépiade au Québec.

Développer des produits plus grands et complexes comme des manteaux, des sacs de couchage ou de la literie, qui consomment plus d'asclépiade que nos petits accessoires, est crucial pour maintenir les cultures d'asclépiade. Nous en sommes à un point critique.
 
Des 125 cultivateurs d'asclépiade qui se sont lancés entre 2014 et 2018 au Québec, il n'en reste que 20. Ils ont besoin de revenus, d'espoir et de débouchés pour maintenir cette culture, devenue une bouée de sauvetage pour les papillons monarques en voie d'extinction.

Le manteau d'asclépiade de Lasclay est ainsi un projet déterminant : s'il est réussi, il contribuera à rentabiliser la culture d'asclépiade et notre entreprise, et ouvrira la voie à une foule d'autres produits d'asclépiade, très intéressants et recherchés. Avec votre contribution et votre confiance, nous pourrons démarrer cette roue et ouvrir le chemin vers un avenir radieux pour l'asclépiade au Québec, en faire un véritable fleuron, ce qui a toujours été notre ambition depuis le premier jour.

Cette belle plante le mérite. Les papillons monarques le méritent. Les courageux cultivateurs d'asclépiade le méritent. Et vous, notre communauté fidèle qui nous soutenez depuis le début, vous méritez enfin ces produits que vous nous réclamez depuis si longtemps.


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